#19 « Nous voudrions faire un bébé. Est-ce que je peux continuer mon traitement ? »

Traitements antimigraineux pendant la grossesse et l’allaitement

Comme signalé au # 12, les pilules contraceptives œstro-progestatives sont contrindiquées dans la migraine avec aura et peuvent déclencher une migraine à l’adolescence. De même, les traitements par œstrogènes après la ménopause ont tendance à pérenniser la migraine à un moment de la vie de femme où elle disparaît souvent naturellement (Fig. 95).

Chez une migraineuse qui souhaite une grossesse, il est indiqué de la planifier à l’avance pour pouvoir suspendre à temps des médicaments tératogènes qui peuvent provoquer des malformations du fœtus. Ceci permet de remplacer, par exemple, un anti-convulsivant par un autre traitement sans risque tératogène.

Souvent en cas de grossesse, on peut se passer d’un traitement préventif ou se contenter d’un traitement léger ou non médicamenteux, parce que huit fois sur dix la migraine entre en rémission complète ou partielle grâce aux taux élevés et stables d’œstrogènes et de progestérone (Fig. 95).

La migraine avec aura, cependant, ne répond pas à cette règle : elle peut même apparaître ou s’aggraver pendant la grossesse.

 

Figure 95 : Contraception, grossesse et allaitement: que faire ?​

De façon schématique, une céphalée qui apparaît pendant la grossesse doit être prise au sérieux et nécessite une mise au point neurologique et gynécologique.

Les figures 96 et 97 modifiées d’après Amundsen et al. (2015) montrent sur fond vert foncé les médicaments qui peuvent être utilisés sans risque pour le fœtus et la mère aux différents stades de la grossesse et pendant l’allaitement, sur fond vert clair ceux qui ont un risque faible ou non prouvé et sur fond rouge ceux qui sont contrindiqués.

Pour traiter une crise de migraine (Fig. 96) pendant la grossesse, il est recommandé de recourir au paracétamol comme antalgique et au métoclopramide (Primpéran®) comme anti-nauséeux, soit per os, soit en suppositoire, en sachant que le métoclopramide peut causer chez quelques personnes une contracture musculaire anormale, mais bénigne et transitoire, appelée « syndrome neurodysleptique ». Les triptans oraux peuvent être utilisés si nécessaire.

 

Figure 96 : Risque des médicaments anti-migraineux de crise ​durant la grossesse et l’allaitement​

Parmi les médicaments préventifs (Fig. 97), seule la combinaison riboflavine-acide folique est sans risque, comme bien sûr les traitements non médicamenteux.

Si nécessaire, les bèta-bloquants peuvent être prescrits, car leur risque est faible sauf à la fin de la grossesse.

Pour des crises fréquentes de migraine avec aura ne répondant pas au complexe riboflavine-acide folique, la lamotrigine (Lamictal®) peut être prescrite à partir du 2e trimestre.

 

Figure 97 : Risque des médicaments anti-migraineux préventifs​ durant la grossesse et l’allaitement​

 

# bref. Mis à part les nutraceutiques et certains traitements non médicamenteux, aucun traitement antimigraineux préventif n’est à risque zéro pour le fœtus (ou pour la mère). Pour le traitement des crises, seul le paracétamol est sans risque, associé si nécessaire au métoclopramide comme antinauséeux.

 

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